Le Sakuteiki traite de la conception des jardins et autres espaces ouverts selon le style Shinden dans l'environnement des propriétés aristocratique. Le terme shinden-zukuri (寝殿造) renvoie au style architectural développé pour les palais ou les manoirs de l'aristocratie, construits à Heian-kyō (平安京, actuelle Kyoto) à l'époque de Heian (794-1185), particulièrement dans le Japon du xe siècle1.
Le shinden-zukuri s'est développé en shoin-zukuri et en sukiya-zukuri (type d'architecture pour maison de thé séparée). Durant l'époque de Kamakura, il se développé en buke-zukuri (武家造, logement pour familles de militaires).
Les éléments de conception centrale sont les roches, l'eau et les arbres. Ainsi, l'ouvrage porte sur 17 types différents de jeux d'eau, de cascades et huit espèces de 16 plantes différentes, mais en accord avec le style shinden,
Il existe plusieurs passages comportant des instructions techniques avec mesures et instructions précises. La plus grande partie, environ les deux tiers de l'ouvrage, traite des aspects religieux et philosophiques de la conception des jardins. S'y retrouvent des influences shintō, de la géomancie chinoise (le Feng Shui) et bouddhiste. Celles-ci se reflètent en particulier dans de nombreuses instructions relatives à l'usage de la boussole, comme la position que doivent occuper les pierres par rapport au bâtiment ou la direction dans laquelle un courant doit circuler à travers le jardin.
Le Sakuteiki, qui n'est pas illustré, est la première nomenclature systématique des styles de jardinage durant l'époque de Heian. Il définit précisément l'art de l'architecture de paysage comme une tentative esthétique fondée sur le sentiment poétique du concepteur vis-à-vis du site.
Le traité énumère cinq styles de jardinage, dont
• Le « style océan » (taikai no yō 大海の様 )
• Le « style torrent de montagne » (yama kawa no yō 山河の様 )
• Le « style large rivière » (taiga no yō 大河の様 )
• Le « style zones humides » (numa ike no yō 沼池様 )
• Le « style roseau » (ashide no yō 葦手の様 )
Le Sakuteiki est écrit à une époque au cours de laquelle la mise en place des roches est la partie la plus importante du jardinage et il définit littéralement l'art de construire des jardins. L'expression Ishi wo taten koto désigne non seulement le placement des pierres mais la construction elle-même du jardin. Il conseille au lecteur non seulement la façon de placer les pierres, mais aussi la façon de suivre le « désir » des pierres.
Le Sakuteiki traite de la conception des jardins et autres espaces ouverts selon le style Shinden dans l'environnement des propriétés aristocratiques. Le Sakuteiki, qui n'est pas illustré, est la première nomenclature systématique des styles de jardinage durant l'époque de Heian. Il définit précisément l'art de l'architecture de paysage comme une tentative esthétique fondée sur le sentiment poétique du concepteur vis-à-vis du site.
Fuzei comprend le principe d’intégration du paysage, l’art de saisir l’essence du lieu
Tayori le concept du jardin prend vie quand on rapproche les attentes du lieu et du propriétaire
Wabi fait référence à la plénitude et la modestie que l'on peut éprouver face aux phénomènes naturels, et
Sabi , la sensation face aux choses dans lesquelles on peut déceler le travail du temps ou des hommes.
Ma renvoie au professionnalisme de l’exécutant, à la fois complètement investi dans l’action, mais conservant suffisamment de recul pour apprécier l’effet d’ensemble, le sens de l'enchaînement de la profondeur et de la perspective. L’espace vide du temps et du lieu.
Mirei Shigemori est le père des Jardins contemporain, il né en 1896 à Yoshikawa, un village de la préfecture d'Okayama, à l'ouest de Honshū. Durant son adolescence, il apprend l'art de la cérémonie du thé ainsi que l'ikebana. En 1917, il part à Tōkyō et étudie l'art. Après le tremblement de terre de Kantō de 1923, il rentre à Yoshikawa, puis s'installe à Kyōto en 1929.
Entre 1930 et 1932, il publie Nihon Kadō Bijtsu Zenshū, les Œuvres complètes sur l'art d'arranger les fleurs, un recueil en neuf tomes sur l'ikebana. En 1933, il écrit Kyōto Bijutsu Taikan Teienhen, le volume consacré aux jardins du recueil Art à Kyōto, et entreprend à cette occasion sa première longue étude des jardins japonais. Il conçoit alors quelques jardins dans des résidences privées, autour de Kyōto et Ōsaka.
Sa première commande importante survient en 1934, pour le jardin du sanctuaire Kasuga-taisha, à Nara. En 1938-1939, il entreprend avec plusieurs assistants un catalogue détaillé de plus de 250 jardins au Japon ; celui-ci est publié sous le nom Nihon teienshi zukan (Histoire illustrée des jardins japonais). C'est alors que l'abbé du temple de Tōfuku-ji lui demande de rénover complètement le jardin du temple. Shigemori mène cette rénovation gratuitement, contre l'assurance d'une liberté de création totale. À cette occasion, il lance les bases de son projet de renouveau de l'art du jardin japonais lui-même ; et le damier de pierres et de mousses du jardin ouest devient la représentation emblématique de ce renouveau.
Entre 1940 et 1949, il se consacre essentiellement à l'écriture, publiant 33 ouvrages durant cette période. Il revient à la conception et la construction de jardins à partir de 1950. Dans ses dernières années, il reprend l'écriture (il publie le Nihon Teienshi Taikei ou Inventaire historique des jardins japonais à partir de 1971), tandis qu'il construit ses jardins les plus avant-gardistes.